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Leadership éclairé

2011


"TD Bank, la banque américaine la plus pratique"

Commentaires destinés à l’École Rotman
6 avril 2011
Écrit par .

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Merci, Wendy. Je suis heureux d’être parmi vous aujourd’hui et d’avoir l’occasion de vous livrer mes réflexions sur l’état du système bancaire américain et sur quelques-uns des facteurs qui sont intervenus dans la récente crise financière.

Quels principaux thèmes vais-je aborder aujourd’hui?

  1. Le système bancaire américain est foncièrement sain et en voie de rétablissement.
  2. Des incertitudes subsistent quant au cadre réglementaire dans lequel évoluent les banques des États-Unis et du monde entier.
  3. Le Groupe Banque TD – par l’intermédiaire de TD Bank, America’s Most Convenient Bank – est bien positionné pour poursuivre sa croissance aux États-Unis.

Le Groupe Banque TD et TD Bank, America’s Most Convenient Bank

Permettez-moi de vous présenter un aperçu du Groupe Banque TD et de la banque que je dirige aux États-Unis : TD Bank, America’s Most Convenient Bank.

La TD est fière de sa présence au Canada depuis 156 ans.

La TD se classe parmi les plus grandes banques nord-américaines et dispose de plus de 600 milliards de dollars d’actif, de 438 milliards de dollars de dépôts et d’une capitalisation boursière de plus de 75 milliards de dollars CA.

En 2010, notre banque a déclaré des bénéfices redressés de plus de 5 milliards de dollars CA.

Nous avons poursuivi notre croissance et, la semaine dernière, avons conclu l’acquisition des Services financiers Chrysler qui figurent maintenant au nombre des 5 prêteurs automobiles appartenant à des banques en Amérique du Nord.

La TD est l’une des rares banques à l’échelle mondiale et la seule banque au Canada qui ait la cote Aaa de Moody’s.

À l’échelle mondiale, notre banque compte plus de 81 000 employés exceptionnellement talentueux – dont un grand nombre sont présents ici ce matin – et ils sont tous résolus à répondre aux besoins financiers de nos clients.

La TD est la première banque véritablement nord-américaine qui exerce des activités importantes tant au Canada qu’aux États-Unis. Vous serez même surpris d’apprendre que nous avons maintenant plus de points de service aux États-Unis que de succursales au Canada.

Je suis extrêmement fier de notre statut aux États-Unis et de l’organisation que nous avons bâtie. TD Bank est la dixième banque en importance aux États-Unis et compte près de 1 300 points de service sur la côte est, du Maine à la Floride, alors que nous n’en avions aucun il y a à peine 6 ans.

Nous disposons de plus de 175 milliards de dollars d’actif et de 143 milliards de dollars de dépôts, et notre effectif compte plus de 25 000 employés dynamiques.

La promesse de notre marque – qui est centrée sur la volonté d’épater nos clients en leur offrant notre service emblématique et une commodité inégalée – est unique dans les milieux bancaires américains et il serait difficile pour nos concurrents de rivaliser avec nous.

Pendant la Grande Récession, bien que les autres institutions financières aient collectivement perdu des milliards de dollars ou se soient effondrées, nous avons poursuivi notre croissance et, au cours du dernier exercice, nous avons enregistré des bénéfices redressés de plus d’un milliard de dollars aux États-Unis.

Enfin, nous continuons d’investir des ressources dans nos gens, notre organisation et notre marque. Si vous n’avez pas eu l’occasion de vous rendre à New York récemment, je vous encourage à le faire et à rechercher le blason de la TD dans les rues de Manhattan. C’est quelque chose à voir et, pour un Canadien, c’est un réel motif de fierté.

Le système bancaire américain

Je vais maintenant entrer dans le vif du sujet : l’état du système bancaire américain.

Au cours des dernières années, le secteur bancaire a connu des bouleversements massifs – j’en parlerai plus longuement dans quelques minutes – mais, globalement, il s’est tiré d’affaire.

Nous sommes actuellement dans ce que j’appellerais une « phase de guérison », compte tenu de la gravité de la crise financière et de la récession.

L’économie américaine a amorcé sa reprise. Et quoique des incertitudes planent à l’horizon – la crise de l’endettement en Europe, l’instabilité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la catastrophe survenue récemment au Japon et le déficit budgétaire du gouvernement fédéral pour n’en citer que quelques-unes – les décideurs sont déterminés à faire tout en leur pouvoir pour soutenir – et accélérer – la croissance économique.

Les consommateurs commencent à assainir leurs finances et le taux d’épargne semble remonter.

Les pertes associées au crédit sont plus modestes.

Les banques redressent leurs bilans et les clients solvables ont généralement accès au crédit.

Autant que je puisse constater, bien qu’il y ait encore des problèmes à résoudre – par exemple, comment le gouvernement fédéral devrait gérer les cas de Fannie Mae et Freddie Mac – le système bancaire américain est sain et en voie de rétablissement.

En rétrospective, pour bien comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, il faut comprendre son historique.

Dire que les dernières années ont été extrêmement difficiles pour les banques des États-Unis et du monde entier serait un euphémisme. Je travaille dans le secteur bancaire depuis près d’un quart de siècle – disons que cela fait un bon bout de temps – et je peux affirmer que je n’ai jamais assisté à rien de semblable au cours de ma carrière.

Remontons à 2008. Les excès des années précédentes commençaient à se faire sentir. La bulle immobilière a éclaté. Le crédit hypothécaire aux États-Unis, qui avait jusqu’alors été considéré comme une catégorie d’actifs très stable, a commencé à enregistrer une hausse alarmante de défauts de paiement.

Les pertes associées tant aux créances hypothécaires risquées qu’aux produits dérivés complexes se sont intensifiées. J’y reviendrai dans quelques instants.

Le chômage – qui s’était maintenu sous la barre des 5 % pendant les deux années qui ont précédé la crise – a légèrement dépassé 10 % et s’est obstinément maintenu à un niveau élevé.

Les sociétés superposées des États-Unis se sont effondrées à un rythme accéléré et l’effet d’entraînement a été rapide. Bear Stearns et Merrill Lynch ont été rachetées bien au-dessous du pair. Fannie Mae et Freddie Mac ont été mises sous séquestre. Lehman Brothers a eu recours à la protection du Chapitre 11 de la Loi sur les faillites. WaMu et Wachovia sont sorties du décor.

Pendant cette période, le démantèlement et la transformation du secteur bancaire américain ont pris une tournure inédite et, à vrai dire, remarquable.

Autopsie d’une crise financière

En fin de compte, qu’est-ce qui a déclenché la crise financière? Les universitaires débattront vraisemblablement de cette question pendant des années encore – je tiens à souligner que je ne suis pas universitaire – mais voici ce que je pense.

Selon moi, la crise financière a été précipitée par une combinaison de facteurs – soit le recours excessif à l’effet de levier, la cupidité et le manque de clairvoyance – qui ont été aggravés par une méconnaissance fondamentale du rapport risque-rendement inhérent aux investissements et au crédit. Je m’explique.

L’effet de levier

Commençons par l’effet de levier. Le principe de base de l’effet de levier est d’utiliser des fonds empruntés pour augmenter le rendement économique. L’effet de levier peut être positif, mais un recours excessif à l’effet de levier peut être désastreux et peut causer un tort énorme aux finances des entreprises aussi bien que des particuliers.

Dans le secteur bancaire, une règle empirique veut que pour chaque dollar de capital détenu, on puisse prêter jusqu’à 12 à 18 dollars. Quand on prête de l’argent, c’est toujours en s’attendant non seulement à être remboursé, mais également à ce que le prêt rapporte un rendement raisonnable. Ce paradigme n’est pas farfelu, surtout pour les banquiers!

Dans le secteur bancaire traditionnel, les opérations de ce type sont clairement indiquées dans le bilan; on gère le risque en utilisant de bonnes pratiques de souscription et de surveillance continue du crédit.

Dans les années 90, dans le but de créer des liquidités pour les banques et de répartir le risque de crédit et le risque lié aux taux d’intérêt inhérents à certains produits et instruments tels que les prêts hypothécaires à taux fixe sur 30 ans – qui sont répandus aux États-Unis – Wall Street a entrepris de titriser ces prêts et de les vendre aux investisseurs sous forme de titres adossés à des créances hypothécaires.

La titrisation présentait l’avantage de répartir le risque de crédit et le risque lié aux taux d’intérêt des prêts sous-jacents tout en procurant aux banques un apport de liquidités qu’elles pouvaient utiliser ensuite pour consentir davantage de prêts.

Les titres adossés à des créances hypothécaires sont de bons instruments financiers lorsqu’ils sont utilisés à bon escient. S’ils sont mal utilisés, cependant, ils peuvent être – comme nous l’avons constaté – néfastes. Il serait sans doute bon de leur apposer une étiquette de mise en garde signalant qu’ils doivent être manipulés avec soin!

La demande de titres adossés à des créances hypothécaires augmentant, Wall Street a redoublé d’inventivité et a imaginé un moyen d’offrir ces prêts sous-jacents sous un nouvel emballage qui a pris la forme d’instruments synthétiques variés aux noms exotiques tels que les CDO, ou obligations adossées à des actifs, et les CDO au carré. Ce faisant, Wall Street a considérablement intensifié le recours à l’effet de levier.

Ces produits ont été vendus à des investisseurs du monde entier et, dans de nombreux cas, ont été détenus dans des instruments de placement hors bilan de sorte qu’il était difficile, voire impossible, pour les organismes de réglementation et les investisseurs, de comprendre le risque véritable que représentaient les entreprises qu’ils réglementaient ou dans lesquelles ils investissaient. Le recours excessif à l’effet de levier a donc joué un rôle décisif dans le déclenchement de la crise financière.

La cupidité

L’effet de levier et la cupidité vont de pair. Dans le film Wall Street, le personnage de Gordon Gekko incarné par Michael Douglas lance une réplique qui deviendra célèbre en clamant « La cupidité est bonne ». Il ne m’appartient pas de débattre du bien-fondé de cette proposition – j’en laisse le soin aux philosophes et aux humanistes – mais je suis convaincu que, pour le meilleur et pour le pire, la cupidité dicte souvent le comportement humain.

Dans le secteur bancaire, la demande de produits financiers engendre généralement l’offre. Les entreprises innovent pour répondre à un besoin sous-jacent de produits de crédit ou de dépôt exprimé par les consommateurs. Plus la demande est forte, plus les banques sont disposées à répondre aux besoins des consommateurs.

Or, au cours des années qui ont précédé la crise financière, les forces habituelles de l’offre et de la demande ont été inversées et nous nous sommes retrouvés dans une situation où l’offre engendrait la demande. Comment en est-on arrivé là?

Désireux d’obtenir des rendements plus élevés, les investisseurs ont appris qu’ils pouvaient investir dans des titres AAA – soit l’équivalent de la notation des obligations d’État aux États-Unis – tout en obtenant un rendement nettement supérieur. Il en a résulté une demande accrue – et quasi insatiable – d’instruments financiers de ce type dans le monde entier.

Par conséquent, Wall Street a cherché à stimuler l’offre de prêts hypothécaires afin de pouvoir titriser ces créances, puis les vendre aux investisseurs. Comme la presse financière en a largement fait écho, ce climat a favorisé l’apparition d’une mentalité de productivisme délirante.

Des entreprises dont je tairai les noms – la TD n’en fait heureusement pas partie! – ont créé des moyens novateurs de produire de plus en plus de prêts hypothécaires pour répondre aux besoins de Wall Street. Dans un premier temps, ces produits indiscutablement novateurs étaient gérables; ils pouvaient comporter une mise de fonds modeste ou le versement d’intérêts pendant quelques années, après quoi le taux d’intérêt devenait fixe.

La cupidité a refait surface et on a assisté à l’apparition de produits tels que le prêt à amortissement négatif qui constituait essentiellement un moyen de réduire les mensualités hypothécaires et permettait, plutôt que d’affecter une partie du versement hypothécaire au remboursement du capital, de majorer le prêt de sorte que celui-ci augmente au lieu de diminuer avec le temps, d’où l’amortissement négatif.

Dans certains cas, ces prêts auraient été consentis à des emprunteurs auxquels on n’avait pas demandé de prouver leur capacité de payer. On a vu apparaître les prêts peu ou non documentés (low doc ou no doc), puis des produits encore plus aberrants, les prêts « ninja », des prêts consentis à des emprunteurs dépourvus de revenu, de travail et de patrimoine qui pouvaient néanmoins s’endetter pour acheter une maison de 750 000 $ ! Des fonds obtenus sans peine… qui n’en voudrait pas?

En rétrospective, c’est la volonté de stimuler l’offre de prêts hypothécaires dans le but de les titriser qui a engendré (et a dicté) la demande sous-jacente. C’est exactement l’inverse du mécanisme normal de l’offre et de la demande dans les services financiers et, selon moi, cela a contribué à la crise financière.

Manque de clairvoyance

En parallèle, la direction et les conseils d’administration des entreprises auraient manqué de clairvoyance. Disons-le franchement : les entreprises n’ont tout simplement pas été vigilantes et n’ont pas posé des questions de base comme celles-ci :

Quelle serait la valeur de ces titres si les prix des maisons cessaient d’augmenter à des taux supérieurs à 10 % ou diminuaient?

Les emprunteurs seraient-ils capables d’assumer leurs remboursements hypothécaires lorsque les taux d’appel seraient rétablis ou si les taux d’intérêt grimpaient?

Du point de vue de la réglementation, la débandade des créances hypothécaires à risque a mis en lumière la nature hétérogène de la réglementation du secteur des services financiers aux États-Unis, qui permettait à des créanciers hypothécaires non réglementés de rehausser leurs bilans et de consentir des prêts que les acteurs réglementés, par exemple les banques ayant des chartes du gouvernement fédéral et des États, n’auraient jamais envisagé d’octroyer ou n’auraient pas été autorisés à accorder.

Ainsi, la confiance accordée aux États-Unis à des produits tels que les prêts hypothécaires à taux fixe sur 30 ans non comptabilisés dans les bilans des banques, l’effet de levier, la cupidité et le manque de clairvoyance ont concouru à la crise financière.

Rapport risque-rendement

Parallèlement à cela, de nombreux acteurs ont simplement omis de tenir compte du rapport risque-rendement de base ou en ont fait abstraction. Plus le risque est élevé, plus le rendement est élevé et vice versa – c’est un principe reconnu dans le domaine des investissements.

Rétrospectivement, l’un des aspects les plus énigmatiques – et les plus évidents –
de la crise financière est que des investisseurs aguerris du monde entier ont investi dans des titres qui avaient été cotés par plusieurs agences de notation de la même façon que les obligations d’État des États-Unis, et qui rapportaient entre 200 et 300 points de base de plus.

Y a-t-il une logique dans cela? Il n’est pas nécessaire d’être diplômé de l’École Rotman pour savoir que cela est insensé… quoiqu’un diplôme aurait pu être utile!

De deux choses l’une : ou bien ces investissements présentaient un risque intrinsèque plus élevé, ou bien ils rapportaient trop. Je pense que nous connaissons maintenant la réponse.

L’expérience de la TD

Comment la TD a-t-elle traversé la crise financière? Remarquablement bien.

Le Groupe Banque TD a évité le chaos provoqué par la déroute des créances hypothécaires à risque et a été l’une des rares grandes banques épargnées à l’échelle mondiale. Comment cela se fait-il?

Il y a plusieurs années, nous avions décidé de nous retirer du secteur alors florissant des produits structurés. Nous étions à contre-courant. La plupart des autres institutions financières s’étaient empressées de se tailler une place sur ce marché et nous avions été critiqués – voire pointés du doigt – par certains à cause de notre décision de nous retirer de ce marché. Bien que cela ait nui à notre rentabilité à court terme, c’était ce qu’il fallait faire.

Nous estimions que ces titres n’étaient pas transparents et que le rapport risque-rendement n’était pas clair. Il s’agissait d’instruments évalués à l’aide de modèles mathématiques connus de peu de gens sur la planète et la viabilité de ce modèle ne nous semblait pas évidente. Au moment où tous les acteurs ont sauté dans l’arène, nous, nous l’avons quittée.

Nous nous sommes félicités de notre décision, car nous avons été épargnés par la débandade des créances hypothécaires à risque. Cela dit, je ne prétends pas que nous n’ayons pas été touchés par l’actuel ralentissement économique. Nous en avons subi les répercussions, nous aussi, mais l’impact a été beaucoup plus faible que ce qu’il aurait pu être, et nous disposons aujourd’hui d’une latitude appréciable pour poursuivre notre croissance tant aux États-Unis qu’au Canada.

L’intervention de l’État

Quelles ont été les réactions des pouvoirs publics à l’échelle mondiale? En bref, leurs interventions ont été concertées, rapides et massives.

Dans de nombreux cas, les gouvernements ont choisi de venir à la rescousse de leurs banques plutôt que de les laisser tomber.

De plus, de nombreux États ont adopté des stimulants financiers pour pallier les dépenses du secteur privé, et les banques centrales ont utilisé tous les outils des politiques monétaires à leur disposition pour abaisser les taux à court et à long terme afin de relancer l’économie.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale a presque réduit à zéro les taux à court terme, et ils sont toujours aussi bas.

La combinaison des politiques budgétaires et monétaires semble efficace et la Grande Récession est officiellement terminée.

Cela dit, nous ne sommes pas encore sortis de l’impasse. Le rythme de la reprise n’est pas aussi vigoureux que nous le souhaiterions. Le taux de chômage aux États-Unis avoisine les 9 % et une baisse significative est improbable à brève échéance.

Bien que les entreprises embauchent, elles font preuve de circonspection et un certain temps sera nécessaire pour remplacer les quelque 8,8 millions d’emplois perdus pendant la récession.

Le marché immobilier continue de grever l’économie de nombreuses régions du pays. Sur notre territoire – c’est-à-dire le long de la côte Est – nous avons observé des signes de stabilisation. Il faudra vraisemblablement attendre un certain temps avant que les prix des maisons se stabilisent aux États-Unis.

D’autres facteurs de risque sont à considérer : l’incertitude géopolitique, la crise actuelle au Moyen-Orient et son impact sur les prix du pétrole, l’éventualité d’une aggravation de la crise de l’endettement des États souverains en Europe, l’interruption de la chaîne d’approvisionnement mondiale causée par la catastrophe survenue au Japon, les mesures que prendra la Réserve fédérale pour retirer les politiques monétaires de stimulation financière, et la volonté politique du Congrès américain de relever les défis financiers du pays.

Côté positif, le secteur de la fabrication affiche une belle tenue. La faiblesse relative du dollar, les bas niveaux des stocks et la demande mondiale, en particulier celle des marchés émergents, ont pour effet de stimuler le secteur de la fabrication, ce qui est encourageant.

Il ne faudrait pas non plus sous-estimer la résilience intrinsèque de l’économie américaine et l’optimisme fondamental des consommateurs américains. L’économie des États-Unis se relève toujours et j’ai la certitude qu’elle rebondira cette fois-ci encore, maintenant que la Grande Récession est terminée.

Selon les économistes de la TD, l’économie américaine devrait enregistrer une croissance de l’ordre de 3 % au cours des deux prochaines années. En somme, bien que l’économie américaine soit en voie de se rétablir, le rythme de la reprise n’est pas aussi rapide que nous le souhaiterions.

Le cadre réglementaire

Je vais maintenant aborder la question des réactions à la crise financière des organismes de réglementation, tant aux États-Unis qu’à l’échelle mondiale.

Les organismes de réglementation du secteur bancaire du monde se réunissent périodiquement à Bâle, en Suisse, et ont récemment publié une nouvelle série de propositions – Bâle III – visant à éviter une répétition de la crise financière mondiale.

Entre autres choses, les règlements de Bâle III renforcent les exigences en matière de capital et de liquidités et leur mise en œuvre sera échelonnée sur plusieurs années. La TD est bien positionnée pour répondre aux nouvelles exigences.

Mes préoccupations sont les suivantes : 1) la doctrine des conséquences inattendues et la possibilité que les nouvelles règles aboutissent à un resserrement du crédit pour les entreprises et les consommateurs dans certaines institutions – dont la TD ne fait pas partie, rassurez-vous! – et 2) l’échéancier de la mise en place des normes proposées en matière de liquidités qui n’est pas prévue dans un proche avenir.

Dodd-Frank

Aux États-Unis, une vaste réforme des services financiers a donné lieu à l’adoption de la Loi Dodd-Frank, du nom des chefs des comités du secteur bancaire au Sénat et à la Chambre, le sénateur Chris Dodd et le représentant du Congrès Barney Frank.

Adoptée en juillet 2010, cette loi préconise les changements les plus radicaux apportés aux lois régissant le secteur bancaire des États-Unis depuis la Grande Dépression, et aura un impact important sur le système financier américain.

Cette loi compte plus de 2 300 pages; permettez-moi de vous en lire quelques-unes. Je plaisante… je ne vous imposerais pas une telle épreuve!

Selon moi, bien que de nombreux commentateurs se plaisent à critiquer la réglementation, les changements ne sont pas tous négatifs. Les créanciers non bancaires qui accordent des prêts hypothécaires aux consommateurs américains devraient-ils être assujettis aux mêmes lois et règlements que les banques comme la TD? Assurément.

Le cadre réglementaire des États-Unis qui a permis à des banques de choisir l’organisme de réglementation le plus laxiste avait-il besoin d’être restructuré? Certainement.

Suis-je d’avis que le secteur bancaire devrait s’adapter, dépendre dans une moindre mesure des revenus tirés de la protection des découverts et financer les services bancaires de base offerts aux consommateurs américains, et s’apparenter davantage au système canadien ? Oui, je le pense.

Cette loi revêt une importance capitale et pourrait largement contribuer au remodelage du système bancaire américain.

Cette loi est exhaustive et, globalement, requiert la conduite de près de 100 études et l’adoption de 240 règles au cours des prochaines années.

Là encore, mon unique préoccupation concerne la doctrine des conséquences inattendues. Vu la nature exhaustive de cette loi et le nombre de règles qui devront être promulguées, j’espère que les organismes de réglementation des États-Unis prendront en considération l’impact des changements proposés, afin que les solutions proposées remédient à la cause sous-jacente du problème et que les conséquences involontaires soient réduites au minimum.

L’avenir du système bancaire américain

Quel sera l’avenir du système bancaire des États-Unis?

Un certain nombre de forces en présence pourraient remodeler le secteur bancaire.

Premièrement, comme je l’ai mentionné précédemment, le cadre réglementaire continuera d’exercer des pressions sur les banques et cela les obligera à remanier leurs modèles d’affaires.

À cet égard, je suis assuré que les banques y parviendront, mais cela prendra un certain temps.

Deuxièmement, le secteur bancaire poursuivra sa consolidation, tantôt volontairement, tantôt involontairement.

Jugez-en : en 2000, les dix principales banques américaines disposaient collectivement d’un actif de 3,4 billions de dollars. Une décennie plus tard, les dix banques dominantes détenaient plus de neuf billions de dollars d’actif.

Il y a vingt ans, en 1990, on comptait 15 000 banques et caisses d’épargne aux États-Unis. Aujourd’hui, il y en a environ la moitié moins; il n’est pas inconcevable que ce nombre aura encore beaucoup diminué dans quelques années.

Troisièmement, la demande de produits innovateurs pouvant être offerts sans interruption par de multiples modes, soit les points de service, les GAB, Internet et, de plus en plus, les services mobiles – et les coûts associés à la prestation de ces services – seront propices au renforcement de la consolidation.

Le secteur bancaire américain poursuivra donc sa consolidation et son évolution et, à la TD, nous avons l’intention de participer à ce mouvement.

Conclusion

J’aimerais clore mes commentaires par ces quelques réflexions :

En dépit de ce qu’on peut lire dans une certaine presse populaire, l’activité bancaire conserve toute sa noblesse et je suis très fier de travailler pour le compte de la TD.

La TD est l’une des rares banques au monde et la seule banque canadienne qui aient conservé la notation Aaa.

Nous sommes la première banque véritablement nord-américaine dont la présence soit substantielle autant au Canada qu’aux États-Unis.

L’état du système bancaire américain est sain et le secteur bancaire est en voie de rétablissement, bien qu’il y ait encore des problèmes à résoudre.

Quoique l’économie ait amorcé une reprise, la croissance économique est vulnérable à certains risques.

Dans le même ordre d’idées, bien que les exigences des organismes de réglementation soient en train d’être clarifiées, des incertitudes subsistent quant aux règles qui seront adoptées.

Enfin, TD Bank, America’s Most Convenient Bank, est bien positionnée pour tirer pleinement parti des débouchés offerts aux États-Unis pour poursuivre sa croissance,et nous sommes déterminés à le faire.

Merci de m’avoir offert cette occasion de vous livrer mes réflexions.

 

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