NARRATRICE : Gestion de Placements TD vous souhaite la bienvenue au balado de cette semaine. À titre de rappel, le présent balado ne peut pas être distribué sans le consentement écrit préalable de Gestion de Placements TD.
INGRID MACINTOSH : Bonjour aux auditeurs fidèles du balado TDAM Talks. Ici Ingrid Macintosh, VP, Gestion de patrimoine TD et dirigeante responsable du programme Gestion de patrimoine TD pour les femmes. Bienvenue à la partie 2 de notre balado intitulé « Soudainement célibataire – Conseils lorsque la vie vous réserve de mauvaises surprises ».
On va simplement reprendre et poursuivre la conversation avec Laura Barclay, gestionnaire de portefeuille principale à Gestion de portefeuille, Gestion de patrimoine TD, et Kathryn Del Greco, conseillère en placement principale à Conseils de placement privés, Gestion de patrimoine TD. Ces deux leaders exceptionnelles cumulent plus de 50 ans d’expérience et gèrent plus de 2 G$ pour notre clientèle.
On aborde ici deux événements particulièrement difficiles à vivre pour les femmes, soit : devenir veuves ou divorcer. C’est un sujet extrêmement important pour nous, idéalement pour vous aussi. Allons-y!
Je redonne maintenant la parole à Laura... Si une cliente doit subir un divorce de manière inattendue, quelle est la première chose que tu lui dis? Et j’imagine que... On a déjà parlé de la douleur du deuil... Quelle est la première chose que tu fais en cas de décès du conjoint ou d’un divorce, dans le tumulte du deuil?
LAURA BARCLAY : Quand c’est inattendu, je me mets à la place de la personne. Elle se dit : Est-ce que je vais y arriver? Ça ne va pas maintenant, mais les choses vont-elles rentrer dans l’ordre? Je trouve très important d’envisager ces questions. Avec Kathryn, par exemple, qui accompagne si bien la clientèle, on se met souvent en mode planification en posant des questions... Quelles seront les dépenses si vous gardez la maison? Avez-vous les moyens de garder la maison? Est-il logique de garder la maison? Tenez-vous vraiment à garder la maison? On s’oriente comme ça, tu vois?
On aide la cliente à composer avec les options d’un point de vue financier. Et je pense que la surprise change vraiment la donne. J’ai justement une amie proche en instance de divorce. Je lui ai demandé ce qu’elle trouve le plus difficile du point de vue des finances et des relations bancaires. Elle m’a répondu : « Il n’y a rien de difficile... On a toujours tout séparé. »
Elle n’a donc pas à redoubler d’efforts pour établir son crédit, voire obtenir une carte de crédit. Elle sait comment s’adresser à la banque. Elle sait comment gérer certains enjeux du genre. Et c’est l’une de ces choses qui s’inscrivent dans l’air du temps : qu’on se prépare à vivre seule ou juste à l’éventualité de vivre seule après un décès ou d’un divorce, mieux vaut connaître ses conseillers. Avez-vous des conseillers de confiance? S’agit-il de personnes avec lesquelles vous pourriez travailler? S’adressent-elles à vous en vous incluant dans les conversations? Répondent-elles à vos préoccupations? C’est un aspect important. Vous devriez y voir en compagnie de votre conjoint, en prenant part aux discussions sur un éventuel scénario de divorce.
J’ai eu ce genre d’échange, comme beaucoup de gens. Il s’agit de faire équipe avec l’autre et de s’asseoir à la table. Selon moi, bien des femmes ignorent que les hommes n’en savent pas forcément plus que les femmes.
Oui, les hommes paraissent plus confiants sur le plan financier, mais leurs connaissances sont plus ou moins comparables. Il arrive que des femmes se sentent un peu gênées et s’imaginent que leurs questions ne sont pas pertinentes. Parfois, elles ne savent pas quelles questions poser. Or, le conjoint a souvent les mêmes inquiétudes.
INGRID MACINTOSH : On revient souvent au même constat : un fossé sévit entre confiance et connaissances. Malheureusement, la tendance à abdiquer s’aggrave quand les femmes ne participent pas aux discussions. Elles présument que si leur mari mène la conversation, c’est parce qu’il est mieux informé, et c’est sûrement vrai.
Mais c’est ce qui accentue le manque de confiance au fil du temps. On met vraiment l’accent là-dessus dans le programme. On veut amener les femmes à prendre les mesures nécessaires pour participer aux discussions et se faire entendre. Mais il faut y mettre l’effort, il faut se donner la peine... Kathryn...
KATHRYN DEL GRECO : Puis-je ajouter quelque chose, Ingrid? Selon moi, ce n’est pas juste un malaise d’ordre terminologique – tu sais, avec le jargon de Bay Street... Je pense aussi que si certaines femmes battent en retraite, c’est que le sujet ne les intéresse pas plus que ça.
Elles ont déjà beaucoup à faire, c’est certain – notamment si elles élèvent des enfants et qu’elles travaillent. C’est prenant... Les femmes ont très peu de temps pour accomplir d’autres tâches. Certaines de mes clientes ont des postes de haut niveau et un solide bagage universitaire – ce sont des femmes très intelligentes qui confient d’emblée la prise de décisions financières à leur conjoint, juste parce qu’elles n’ont pas le temps.
Par ailleurs, le sujet ne les captive pas outre mesure et ne les emballe pas. Or, bien des hommes aiment entreprendre toutes sortes de choses, tandis que les femmes répartissent leur temps selon différentes priorités. Évidemment, on n’a pas toutes à se passionner pour les finances, mais il faut quand même participer à la conversation. On doit quand même se tenir au courant et se faire entendre.
INGRID MACINTOSH : Je trouve que tu as tout à fait raison. On laisse tomber plus facilement, surtout si on a des enfants. Les femmes abdiquent plus facilement. Pourtant, des études montrent que les femmes expriment plus de confiance envers leurs conseillers dans les moments de grand changement. On est donc appelés à intervenir de la bonne façon.
Voici une question que je me suis toujours posée... Et Kathryn, vous pourrez peut-être m’aider... Disons que vous avez un couple de clients. Vous les accompagnez dans leur parcours financier commun. Et ils divorcent. Comment choisir son camp? C’est comme les amis en cas de divorce. Qui garde qui à ses côtés? Qui conserve tes services? Comment prendre la décision? Est-il possible de continuer à servir les deux partenaires?
KATHRYN DEL GRECO : Eh bien, oui, c’est possible. Bien sûr, la dynamique se complique. Je me suis déjà retrouvée dans cette situation et j’ai réussi à préserver les deux relations sur plusieurs années.
À un moment donné, il se peut qu’un des partenaires parte. J’ai une personne qui a quitté le pays pour les États-Unis. Je ne pouvais plus la servir. Un des conjoints peut établir une relation ailleurs et consolider ses actifs auprès de cette nouvelle relation. Tout dépend des circonstances. Mais tous les clients doivent prendre conscience qu’on dresse une muraille de Chine. C’est la confidentialité totale d’une conversation à l’autre, avec chaque personne.
Aussi, s’il y avait une relation d’égal à égal, une communication égale entre les deux parties... C’est certainement notre objectif. On veut que les deux personnes soient présentes aux rencontres de revue, qu’elles soient tenues au courant et mises en copie dans les courriels.
Mais il arrive que l’une des deux se tourne davantage vers nous. D’autres fois, l’une des deux semble avoir vraiment besoin de mes services ou décide que le moment est venu de gérer ses propres placements à l’aide de Placements directs ou d’un service du genre. Chaque situation et chaque relation sont assez dynamiques et uniques en soi.
INGRID MACINTOSH : Oui, je pense que c’est... c’est vraiment important comme distinction. Bref, ce que j’entends, c’est que tout revient à la nature de la relation et à la communication. Ce sont des aspects importants et variables. J’aimerais revenir sur un échange qu’on a eu, toutes les trois, en prévision du balado...
J’étais mal informée sur ce qui distingue le divorce et du veuvage. Dans ma tête, en cas de veuvage, la femme réunissait les actifs, théoriquement, pour un résultat « net-net », sans vraiment empirer ses finances, alors qu’en cas de divorce, les actifs étant divisés, je me serais attendue à ce que la situation financière de la femme empire...
Et Laura, tu m’as un peu ramenée à l’ordre, car des choses surprenantes peuvent survenir en ce qui concerne le veuvage. Quelles sont ces choses que les femmes ne s’attendent peut-être pas à vivre quand elles deviennent soudainement veuves?
LAURA BARCLAY : Je pense que le processus en soi, de toute évidence, est pénible. Mais c’est aussi déstabilisant financièrement, n’est-ce pas? On ne sait peut-être pas où se trouvent tous les actifs ni comment ils sont investis. On en devient responsable et on prend le tout en charge...
Mais quand on est une jeune veuve – et j’en ai accompagné plusieurs... J’ai aidé des veuves dans la quarantaine, la trentaine et la cinquantaine. Je souris, car j’ai l’impression que... 58 ans est un âge particulier pour les femmes. Souvent, elles se remarient si elles ont moins de 58 ans, mais rarement au-delà de 58 ans. Évidemment, ça n’exclut pas un mariage agréable à 70 ou à 80 ans.
Mais au bout du compte, c’est une expérience de vie déstabilisante. Si le conjoint disposait d’un potentiel de gains et que le couple épargnait pour la retraite – en l’absence d’une assurance vie ou d’une protection de pension... Des charges considérables résultent parfois de la perte du soutien familial ou d’un contributeur équivalent aux finances du ménage.
Et cela affecte les enfants. C’est surtout problématique quand les enfants sont jeunes et qu’ils n’ont pas encore commencé l’université. Il y a des charges qui nécessitent un certain soutien financier. Notamment, les écoles privées coûtent cher. Dans bien des couples, au moins un des parents travaille fort pour garder les enfants dans leur milieu scolaire. Advenant le décès d’un conjoint, le mode de vie risque de péricliter.
INGRID MACINTOSH : Et je dirais aux femmes qui en sont à un stade encore plus précoce de leur vie : assurez-vous de discuter de ce genre de situation avec votre conseiller, même si vous pensez avoir du temps pour y voir, même si le veuvage vous paraît loin. On l’a dit, un imprévu pourrait s’avérer dévastateur d’une façon ou d’une autre.
Kathryn, une dernière chose à ajouter sur le divorce ou ce que les femmes devraient considérer – pour faire en sorte d’être prête si jamais l’impensable devait se produire?
KATHRYN DEL GRECO : Oui. Je dois malheureusement rappeler qu’un divorce assez tard dans la vie peut avoir des répercussions importantes. Advenant un divorce après 50 ans, je crois que le taux de pauvreté moyen des femmes est de 27 %. C’est vraiment élevé.
Et qu’on ait travaillé ou arrêté de travailler ou qu’on perde une deuxième source de revenu, il est difficile de reconstituer ses actifs à la suite d’un divorce. C’est un véritable défi financier pour soi – et tout le monde, en fait.
Au bout du compte, il faut garder les yeux ouverts. Idéalement, toute femme qui envisage le divorce et s’apprête à agir doit soigneusement évaluer les répercussions financières de cette rupture.
Malheureusement, si le divorce est soudain, la seule façon de s’y préparer consiste à s’assurer, tout au long de la vie de couple, de se faire entendre et de participer aux discussions. Il faut rester au fait des questions financières. Il est impossible de prévoir l’imprévu, hélas. J’ai vu des situations tellement tristes...
Mais la vie ne s’arrête pas au-delà du divorce. On a déjà accompagné très étroitement une cliente de 58 ans qui avait été prise de court... Mais comme l’a dit Laura : les choses finissent par rentrer dans l’ordre quand on a une relation de confiance.
En l’occurrence, on a travaillé étroitement avec la cliente pour qu’elle comprenne bien sa nouvelle réalité financière. On a mis sur pied un très bon plan financier. On lui a montré qu’elle aurait une stabilité financière. On a restructuré le portefeuille que le mari avait établi. On en fait un portefeuille générateur de revenus pour elle, ce qui lui a permis de maintenir un style de vie très confortable.
On l’a aidée à obtenir du financement pour s’acheter un condo et juste à se réorganiser pour réorienter sa vie. Elle pouvait donc se prendre en main et elle tenait à valider que tout irait bien. Elle avait trois enfants encore aux études. Malheureusement pour elle, tout s’est joué à un moment crucial, car environ un an plus tard, elle a reçu un diagnostic de cancer.
La raison pour laquelle je le précise, c’est qu’elle était beaucoup mieux outillée grâce à ce qu’on avait mis en place pour elle. On lui avait donné une stabilité financière. Ce deuxième coup dur a été plus facile à encaisser. Elle a pu se concentrer sur sa guérison, sans trop se soucier de l’argent. Il y a de la lumière au bout de chaque tunnel, peu importe la noirceur dans laquelle on est parfois plongé.
INGRID MACINTOSH : Belle réflexion pour clore la conversation, même si je sais qu’on pourrait continuer pendant des heures. Ce que je retiens de nos échanges, c’est qu’une solide émancipation émerge à la faveur des femmes qui participent aux discussions, qui se tiennent au courant, qui s’informent et qui se préparent à d’éventuelles transitions. Et ce partenariat avec des conseillers en gestion de patrimoine va bien au-delà des choix et de la structuration de placements. Il permet d’entrevoir que les choses vont rentrer dans l’ordre.
Je propose de laisser nos auditeurs sur quelques conseils en plus. Laura, je commence par toi... Une ou deux choses que tu dirais à une personne qui se retrouve... à une femme qui se retrouve soudainement célibataire pour la suite?
LAURA BARCLAY : Je dirais : tournez-vous vers autrui. Élaborez un système de soutien. Entourez-vous de personnes qui vont vous aider et vous donner la force nécessaire pour traverser cette période difficile. Il ne s’agit peut-être pas des personnes auxquelles vous songez.
On se bute parfois à des déceptions. Mais si vous avez des alliés de confiance – comme vos enfants, des frères et soeur ou des amis proches – qui vous aident à naviguer, n’hésitez pas à vous faire accompagner pour rencontrer des conseillers que vous ne connaissez pas. N’hésitez pas à demander de l’aide. Je pense que si vous recrutez la bonne personne, elle agira comme quart-arrière – vous pourrez lui lancer le ballon en disant : aide-moi à atteindre la ligne de fond, voici mon objectif...
INGRID MACINTOSH : Et guide-moi à travers l’adversité. Kathryn, je te pose la même question. Une ou deux choses que tu dirais d’emblée à une personne qui se retrouve dans cette transition de vie?
KATHRYN DEL GRECO : Je lui dirais d’éviter les décisions financières importantes pour un certain temps, de vivre pleinement son deuil à la suite d’un décès ou d’un divorce. C’est une expérience tellement émotionnelle et stressante. Les décisions et les choix importants quant au style de vie exigent la prise en compte de plusieurs facteurs.
Je dirais : prenez le temps, attendez d’être mieux disposée à discuter des aspects que Laura a mentionnés, à juste titre. Il faut d’abord vous sentir plus en forme. Rien ne presse. Il n’y a pas d’urgence à prendre une décision importante.
Vous devez faire appel à des experts et échanger avec des gens qui ont vos intérêts à cœur, car vous devez maintenant veiller sur votre propre bien-être, selon la situation. Il faut s’assurer que chaque intervenant veut votre bien. D’ailleurs, personne ne prendra mieux soin de vous que vous-même.
INGRID MACINTOSH : Ce sont là d’excellents conseils! Laura et Kathryn, merci beaucoup d’avoir apporté cet éclairage à nos auditeurs en parlant de votre expérience et de votre contribution aux relations avec la clientèle. J’apprends toujours quelque chose quand j’échange avec vous deux. Merci beaucoup.
J’invite tout le monde à s’informer sur le programme Gestion de patrimoine TD pour les femmes et à écouter les autres balados. Visitez aussi le site Web de la TD sur les placements et celui de Gestion de patrimoine TD pour les femmes. Merci à mes invitées.
LAURA BARCLAY : Merci.
KATHRYN DEL GRECO : Ce fut un honneur. Merci.
INGRID MACINTOSH : Et à tous nos auditeurs : Prenez soin de vous et de votre bien-être!