ANNONCEUSE : Gestion de Placements TD vous souhaite la bienvenue au balado de cette semaine. À titre de rappel, le présent balado ne peut pas être distribué sans le consentement écrit préalable de Gestion de Placements TD.
[MUSIQUE]
INGRID MACINTOSH : Bonjour et bienvenue au balado TDAM Talks, où nous plongeons au cœur des marchés des placements. Au programme : les dernières tendances, des analyses pertinentes, et quelques stratégies qui vous aideront à vous y retrouver dans l’univers complexe des placements. Ici Ingrid Macintosh, chef, Aide à la vente mondiale, Marketing et Stratégie numérique à Gestion de Placements TD, et je suis ravie d’être accompagnée de quelques-uns des esprits les plus affûtés du secteur de la gestion de placements, qui sont aussi mes collègues.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir un véritable franc-tireur qui fait partie de notre équipe de recherche. Tarik Aeta est responsable de l’analyse du secteur mondial des soins de santé. En plus de nous aider à prendre des décisions éclairées en matière de soins de santé, il est vraiment devenu l’un de nos experts les plus populaires et nous a tenus au courant des évolutions pendant la pandémie. Il nous rejoint pour parler des sujets d’actualité dans le monde des soins de santé et de certaines occasions à ne pas manquer dans ce secteur. Sur ce...
TARIK AETA : Merci de m’avoir invité, c’est un plaisir d’être là.
INGRID MACINTOSH : Le secteur des soins de santé était incontournable l’an dernier, avant de tomber dans l’oubli cette année. Mais on note de réels signes de reprise. Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer le contexte de cette hausse de rendement, et ce que l’on observe sur les marchés boursiers, de façon plus générale?
TARIK AETA : D’accord. Merci. Avant de nous pencher sur cette question, on pourrait peut-être prendre un peu de recul et examiner le contexte général, avant de se concentrer sur l’année en cours. D’abord, si on adopte une vue d’ensemble, au-delà des répercussions sur les placements, notre santé personnelle est notre plus grand atout.
Quand on est en santé, on a de l’espoir. On est libres de s’adonner à nos passions et de profiter pleinement de la vie. Les soins de santé ont donc été intégrés aux droits de la personne, et les gouvernements, les particuliers et les entreprises y consacrent de plus en plus d’argent.
Pour en revenir au monde des placements, les soins de santé présentent beaucoup de qualités attrayantes, notamment une forte croissance, une demande inélastique et peu de sensibilité au cycle économique. Cette combinaison a généré de solides rendements pour les investisseurs du secteur. 1 $ investi dans le S&P 500 du secteur de la santé il y a 30 ans vaut maintenant 35 $. C’est un rendement supérieur à l’indice S&P 500 général.
Par conséquent, le secteur de la santé est devenu le deuxième secteur le plus important du S&P 500, avec une représentation de 14 %, juste derrière le secteur technologique. Pour en revenir à votre question initiale sur les facteurs qui ont pesé sur le secteur l’an dernier, d’abord et avant tout, les bénéfices ont été faibles.
Les bénéfices ont reculé de 14 % au dernier trimestre, ce qui s’explique par la perte des bénéfices très importants liés à COVID. La demande en vaccins, en traitements, en équipement de fabrication de vaccins et tests a chuté. Et cette année, les investisseurs ont boudé des secteurs défensifs comme la santé, les produits de base et les services publics au profit de la technologie, la consommation discrétionnaire, les communications, surtout les noms technologiques à mégacapitalisation. Mais cette rotation touche probablement à sa fin.
INGRID MACINTOSH : Oui, j’aime beaucoup votre image. Le secteur des soins de santé est inélastique, car c’est une priorité. Les gens parlent des secteurs. On les considère comme des thèmes de placement, mais je crois que les gens aiment parler un peu de l’actualité. J’entends beaucoup parler du GLP, l’une des tendances phares du monde des soins de santé. De quoi s’agit-il et pourquoi ces médicaments sont-ils si populaires?
TARIK AETA : Oui. Vous avez tout à fait raison. Les investisseurs sont très enthousiastes à l’égard de ces nouveaux GLP contre le diabète et l’obésité. Et les résultats de l’étude SELECT de Novo Nordisk publiés en août ne font que renforcer le potentiel.
Pour tous nos auditeurs, on va expliquer rapidement ce que cache le terme GLP. Ce sont des antagonistes des récepteurs du Glucagon-Like Peptide. Je vous l’accorde, c’est dur à prononcer. Mais fondamentalement, le mode d’action de ces médicaments est assez simple. Ils procurent une sensation de satiété. Votre estomac se vide plus lentement, et vous mangez donc moins.
Au départ, ces médicaments visaient à traiter le diabète de type II, à abaisser le taux de glycémie. Mais on a remarqué que les gens qui prenaient ces médicaments perdaient du poids. Novo Nordisk a donc augmenté la dose de l’Ozempic, l’a rebaptisé « Wegovy » et l’a mis sur le marché en 2021. Ce médicament révolutionne le traitement de l’obésité, puisqu’il permet une perte de poids de 17 %. C’est énorme, car il y a seulement trois ans, le meilleur médicament contre l’obésité n’entraînait qu’une perte de poids de 6 %. On a littéralement triplé les résultats du meilleur médicament d’il y a trois ans.
INGRID MACINTOSH : Ce qui est aussi vraiment intéressant, car j’ai fait mes propres recherches à ce sujet, c’est que ce médicament dédiabolise l’obésité. Un phénomène chimique se produit dans votre corps, et vous avez besoin de soutien. Je crois que ça a vraiment changé les mentalités dans le monde entier, et les chiffres d’adoption du médicament sont excellents.
TARIK AETA : Oui. Tout à fait. C’est très impressionnant. D’autant qu’on s’approche d’une perte de poids de 23 % que l’on obtient généralement avec la chirurgie bariatrique, qui consiste à ouvrir l’estomac, le couper et l’agrafer. Mais on obtient désormais le même résultat avec un simple médicament, sans tous les risques et les complications de la chirurgie. Avec 700 millions de personnes obèses dans le monde et 40 % des adultes américains aux prises avec l’obésité, ces médicaments présentent un long potentiel de croissance.
Ceci dit, vous vous demandez peut-être où est le piège, quels sont les obstacles à la croissance. Pour ce qui est de la distribution, le principal obstacle est l’augmentation de la capacité de production, car la demande continue de surpasser l’offre. L’autre obstacle à moyen terme et à long terme, c’est la volonté des employeurs et des gouvernements de couvrir ces médicaments qui sont relativement chers. Le traitement coûte plus de 10 000 $ US par an.
Le processus prend du temps, car auparavant, les médicaments pour perdre du poids n’étaient pas jugés comme nécessaires d’un point de vue médical. Tout à fait. Tout à fait. Tout comme pour la santé mentale il y a 10 ou 20 ans, les attitudes changent. Je m’attends à ce que ces médicaments soient de plus en plus couverts par les employeurs et les gouvernements. En réalité, ce processus a commencé il y a 10 ans, quand l’American Medical Association a officiellement reconnu l’obésité comme une maladie en 2013. Si on revient à la fin de l’année dernière, 15 pays remboursaient ces médicaments, et 50 % des employés aux États-Unis pouvaient se le faire rembourser par l’intermédiaire de leur employeur.
INGRID MACINTOSH : En réalité, la prise en charge de l’obésité dès le départ permet de réduire considérablement les coûts pour le système de santé.
TARIK AETA : Absolument. Des statistiques montrent qu’en moyenne, une personne souffrant d’obésité coûte 4 000 $ US de plus par an au système de santé, en plus de tous les autres coûts externes liés au fait de vivre avec cette maladie. Selon moi, parmi les facteurs qui vont accélérer l’adoption de ces médicaments, il y a les données cliniques prouvant que leur intérêt ne se limite pas au simple côté cosmétique. Ils réduisent le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires, d’apnée du sommeil et de lésions orthopédiques.
D’où l’importance capitale de l’étude SELECT de Novo en août dernier. Elle montre que Wegovy réduit de 20 % le risque de décès par maladie cardiovasculaire, crise cardiaque et accident vasculaire cérébral. Cette étude va encourager l’adoption de ces médicaments chez les professionnels de la santé et les patients.
INGRID MACINTOSH : On entrevoit donc une formidable croissance. J’aimerais prendre un peu de recul. On parle de quelque chose de très précis, qui est présent dans tous les esprits. Mais prenons un peu de recul, et parlons plus généralement des secteurs qui font partie des soins de santé. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?
TARIK AETA : D’accord. Il y a des milliers de sociétés de soins de santé cotées en bourse à l’échelle mondiale, mais en fin de compte, on peut simplement les classer dans trois catégories. C’est ce que j’appelle les « trois D » des soins de santé. Premièrement, les sociétés qui Découvrent des médicaments. Deuxièmement, celles qui Développent du matériel. Et troisièmement celles qui Dispensent des services. La première catégorie, les sociétés qui découvrent des médicaments, sont les sociétés pharmaceutiques et de biotechnologies. Pour les entreprises à forte capitalisation, la concurrence est rude, car elles doivent toujours faire vite avant avec l’expiration des brevets, et les équipes de R&D internes ont souvent du mal à suivre.
Les sociétés comme Novo Nordisk et Lilly font vraiment figure d’exceptions à la règle. Si on investit dans ce secteur, on recherche généralement des entreprises dont les brevets ne vont pas expirer trop vite, qui développent beaucoup de médicaments susceptibles de générer une croissance, et une équipe de direction qui a toujours été à la hauteur en matière de R&D et de commercialisation de nouveaux médicaments.
La deuxième catégorie, c’est celle des sociétés qui développent du matériel. On y inclut les fabricants d’appareils médicaux qui produisent des stimulateurs cardiaques, des robots chirurgicaux, des cœurs artificiels, et j’en passe. Ce groupe bénéficie de la demande croissante en soins de santé, mais le risque lié à la R&D est moindre que pour les sociétés pharmaceutiques et de biotechnologies.
C’est un peu comme l’iPhone. Ce qui est fantastique avec les entreprises qui fabriquent des dispositifs médicaux – Reprenons l’exemple de l’iPhone. Il y a une foule de brevets pour le premier modèle. Le premier iPhone a été lancé en 2007. Les brevets expireront en 2027. Mais en 2027, plus personne ne voudra du premier iPhone. Les gens voudront la technologie la plus récente et la plus performante.
C’est la même chose pour les fabricants d’appareils médicaux. Ils améliorent constamment leurs produits. Les médecins et tous les intervenants du secteur des soins de santé mettent constamment à niveau leur équipement. Et donc, même si les brevets des produits d’origine expirent, il n’y a pas vraiment de retombées économiques sur l’entreprise, car les gens veulent toujours être à la pointe de la technologie.
L’autre grand groupe intéressant, c’est celui des fabricants d’outils pour les sciences de la vie. Ils fabriquent les pelles et les pioches nécessaires à la découverte et la fabrication de médicaments, des microscopes électroniques valant plusieurs millions de dollars aux simples fournitures de laboratoire. Ces sociétés sont très attrayantes, parce que peu importe quelle société pharmaceutique ou de biotechnologie atteint son but, elles fournissent tout de même des armes à tout le secteur pharmaceutique et des biotechnologies. Oui, absolument.
INGRID MACINTOSH : [? cette sélection?], il faut probablement diversifier. Creusons un peu le sujet de ce cycle continu d’innovation. Quelles nouvelles technologies sont le moteur des progrès dans les soins de santé? À quoi faut-il porter attention?
TARIK AETA : Oui, il y a énormément d’innovations en cours dans le secteur des soins de santé. On pourrait y consacrer tout un balado. Mais je peux souligner quelques évolutions que je surveille en ce moment. Pour moi, les grands thèmes à suivre sont les médicaments contre le cancer, contre Alzheimer, la chirurgie robotique, les derniers antalgiques, la thérapie génique, les biopsies liquides et bien sûr, le diabète et l’obésité.
Si je devais m’attarder sur l’un de ces thèmes, outre le diabète et l’obésité, je choisirais l’oncologie ou les médicaments anticancéreux, car c’est sans doute l’un des domaines les plus prometteurs. Il y a encore d’énormes besoins à combler dans la recherche de meilleurs traitements contre le cancer.
Par exemple, aux États-Unis, le nombre de décès par maladies cardiovasculaires a reculé de 20 % ces 50 dernières années, alors que la population américaine a augmenté de 60 % sur cette période, ce qui témoigne des innovations réalisées dans ce domaine. En revanche, le nombre de décès par cancer a augmenté plus rapidement que l’ensemble de la population, soit une hausse de 70 % au cours des 50 dernières années.
Mais dans le cas du cancer, il y a deux technologies prometteuses que je surveillerais de près. D’abord, les vaccins personnalisés à base d’ARNm. Cette technologie est développée conjointement par Moderna et Merck, l’un des plus grands laboratoires d’oncologie. Cette technologie se base sur le séquençage de l’ADN du cancer. On découvre les marqueurs uniques d’une cellule cancéreuse. Ensuite, on crée un vaccin à ARNm personnalisé pour chaque patient, pour cibler son cancer.
En décembre, on a eu un premier aperçu des résultats de Moderna. Il s’agissait d’un essai de phase II sur le mélanome, un cancer de la peau. Chez les patients qui ont reçu le médicament, la récidive de cancer a été réduite de 44 %, un résultat qui a surpassé les attentes. Pour conclure, parmi les évolutions dans le domaine de l’oncologie, on peut citer l’émergence des anticorps conjugués.
Ce qui rend ces médicaments vraiment uniques, c’est qu’ils combinent la précision d’un médicament à base d’anticorps, comme le Keytruda de Merck, et un agent cytotoxique, comme en chimiothérapie. L’idée, c’est que lorsque le médicament atteint la tumeur, il libère l’ogive de chimiothérapie directement dessus. On administre une plus forte de dose de chimiothérapie directement sur la tumeur, tout en limitant les effets toxiques sur le reste du corps.
INGRID MACINTOSH : Si ça ne vous tue pas, le traitement le fera. C’est ce qu’on entendait souvent, non?
TARIK AETA : Oui.
INGRID MACINTOSH : Et ce que j’ai tendance à voir fonctionner est semblable à cette idée de vivre plus longtemps avec le cancer, de se maintenir en santé, de reconnaître que le remède n’est pas la panacée, mais le traitement, est-ce une autre occasion de croissance dans le domaine du cancer?
TARIK AETA : Il me semble que pour le cancer, on est toujours à la recherche de la solution miracle. Il va encore falloir patienter de nombreuses années, mais beaucoup d’innovations nous permettent maintenant de vivre plus longtemps. L’idée, c’est qu’une génération de médicaments prolonge votre vie d’une année, puis qu’une autre génération de médicaments prolonge votre vie d’une autre année. En prenant ces médicaments les uns à la suite des autres, vous pouvez prolonger votre vie de 1, 2, 3 ou 4 ans.
Certains sont évidemment plus efficaces que d’autres, mais ce qui reste le plus efficace contre le cancer, c’est le dépistage précoce. Et il y a tout un autre domaine d’innovations qui visent à dépister les cancers plus tôt. Mais indéniablement, l’innovation a encore de beaux jours devant elle dans ce domaine.
INGRID MACINTOSH : C’est une innovation directe. L’innovation en soins de santé met surtout en concurrence les sociétés pharmaceutiques. Évidemment, tout le monde essaie de trouver des médicaments avant les autres. On en a déjà parlé dans d’autres balados, plus particulièrement ceux sur l’IA. Pouvez-vous parler du rôle que pourrait jouer l’intelligence artificielle dans le secteur des soins de santé? Quelles tendances voit-on émerger?
TARIK AETA : Oui, bien sûr, on entend beaucoup parler de ChatGPT et de l’utilisation de l’IA par le grand public. On entend moins parler de son utilisation dans le domaine de la santé. Cela dit, en coulisses, il y a beaucoup d’évolutions. On peut utiliser l’IA pour diagnostiquer le cancer et planifier un traitement. L’analyse prédictive permet d’intervenir plus tôt dans la progression de la maladie. On peut l’utiliser pour améliorer la robotique chirurgicale.
Mais pour moi, la plus grande opportunité dans le domaine de la santé réside dans la recherche pharmaceutique. La découverte d’un médicament est une entreprise difficile, très coûteuse et qui se solde souvent par un échec.
INGRID MACINTOSH : Les sociétés pharmaceutiques sont toujours encouragées à –
TARIK AETA : Oui, absolument. La découverte d’un médicament est donc très difficile. Et le coût de la recherche pharmaceutique a fortement augmenté. Il y a 20 ans, la découverte d’un médicament coûtait moins d’un milliard de dollars. Ce coût a bondi à 3 milliards de dollars par an – 3 milliards de dollars par médicament. On parle de l’utilisation de l’IA dans la recherche pharmaceutique depuis 30 ans, mais son utilisation est enfin plus réaliste grâce aux progrès des processeurs graphiques. On peut simuler l’interaction d’un médicament potentiel dans le corps humain en exécutant des milliards de milliards de calculs dans le nuage.
Deuxièmement, on dispose de couches d’application plus précises qui modélisent l’interaction de médicaments potentiels avec le corps humain. En fin de compte, l’IA peut potentiellement faire gagner 2 à 3 ans sur le temps de mise en marché d’un nouveau médicament. Elle peut réduire le nombre de médicaments nécessitant des tests de stabilité en labo et augmenter les chances de réussite.
Au final, ça veut dire quoi pour les sociétés pharmaceutiques et de biotechnologies? Sans doute qu’elles peuvent économiser quelques centaines de millions de dollars sur le coût de développement d’un nouveau médicament. Potentiellement, elles peuvent aussi mettre plus de médicaments sur le marché. Et toute la société bénéficie également de l’IA, en raison du potentiel de découverte de médicaments susceptibles de répondre à des besoins jusque-là non comblés, qu’il s’agisse du cancer, d’Alzheimer ou de bien d’autres maladies. Pour résumer, l’IA représente un énorme gain de productivité pour le secteur des soins de santé.
TARIK AETA : Tout à fait. Et je pense que – Contrairement à l’utilisation de l’IA par le grand public, je crois qu’il faudra encore attendre 5 ou 10 ans dans le secteur de la santé, mais c’est sans aucun doute une réalité.
INGRID MACINTOSH : On voit que l’IA joue vraiment un rôle dans l’identification participative des maladies rares, celles auxquelles la recherche ne s’intéresse pas. Mais c’est un sujet pour un autre balado. C’est intéressant, car on a discuté avant d’enregistrer ce balado. On disait que le secteur des soins de santé est un secteur en croissance.
Revenons un peu sur ce point. J’aimerais qu’on insiste bien là-dessus pour nos auditeurs. On a parlé d’automatisation verticale, on a parlé du caractère durable du secteur des soins de santé. Mais c’est aussi une occasion de croissance.
TARIK AETA : Oui. Tout à fait. C’est très constructif en ce qui a trait au secteur des soins de santé sur un horizon de plusieurs années. Cette croissance est tirée par deux phénomènes. C’est un secteur en croissance en raison de deux facteurs tout simples. Le premier, c’est la croissance et le vieillissement de la population mondiale. En vieillissant, on consomme tous davantage de services de santé. C’est la première chose que tout le monde comprend intuitivement.
Le deuxième facteur de croissance, qui est sans doute plus important, c’est l’innovation. Le secteur ne cesse de consacrer plus d’argent à la recherche et au développement d’année en année. On peut donc compter sur un solide pipeline d’innovation pour de nombreuses années à venir.
Si on combine les facteurs de la démographie et de l’innovation, les dépenses de santé aux États-Unis ont progressé à un taux annuel composé de 8 % depuis les années 60, soit un rythme de 2 % supérieur à la croissance générale du PIB. Bien sûr, grâce au pouvoir de l’intérêt composé, ces 2 % supplémentaires finissent par représenter une somme considérable au fil du temps.
Et on peut s’attendre à ce que le rythme se poursuive encore de nombreuses années, car les évolutions démographiques sont gravées dans le marbre. On sait qu’au cours des 20 prochaines années, les données démographiques vont jouer en faveur du secteur, peut-être un peu moins après 2040, mais c’est encore lointain. Et l’innovation va rester forte. Dans l’ensemble, le secteur de la santé devrait continuer d’afficher une croissance plus forte que celle du S&P 500 à long terme.
INGRID MACINTOSH : Voilà donc votre vision à long terme. On a commencé cette conversation en parlant des raisons pour lesquelles nous sommes aujourd’hui particulièrement optimistes. Pouvez-vous préciser?
TARIK AETA : Oui. Plus tôt cette année, j’étais un peu plus prudent à l’égard du secteur. Aujourd’hui, je suis plus optimiste pour deux raisons. D’abord, le secteur se négocie de nouveau à des cours inférieurs au S&P 500. Les évaluations sont donc intéressantes. Ensuite, à l’approche de 2024, le discours va changer pour le secteur de la santé. Cette année, on ne parvenait plus à écouler tous les produits contre la COVID, qu’il s’agisse de tests, de vaccins ou de produits thérapeutiques.
À l’approche de 2024, non seulement le secteur ne souffrira plus de ces produits qui ne se vendent plus, mais il bénéficiera des innovations qui se vendent de plus en plus, que ce soit dans le domaine du diabète, de l’obésité ou du cancer. Dans l’ensemble, la situation va changer considérablement d’ici 2024, et je pense que ce nouveau contexte va améliorer la confiance à l’égard du secteur.
INGRID MACINTOSH : Alors, comment intègre-t-on les soins de santé dans le portefeuille? Vous menez les recherches sur le secteur des soins de santé, vous conseillez nos gestionnaires de portefeuille et vous leur faites des recommandations.
TARIK AETA : En ce qui concerne les soins de santé, je pense qu’il faut envisager l’approche de placement en termes de « centre » et de « périphérie ». Au centre, on a surtout des sociétés comme des compagnies d’assurance maladie ou des fabricants d’outils de sciences de la vie qui profitent de la croissance à long terme du secteur sans prendre de risque individuel en matière de R&D, mais aussi des sociétés pharmaceutiques ou d’appareils médicaux individuelles. En général, je privilégie ces sociétés et je conseille de les utiliser pour constituer la base du portefeuille.
Mais en périphérie, j’essaie aussi d’inclure des sociétés qui bénéficient de thèmes à long terme et à fort potentiel, qu’il s’agisse de l’obésité, du diabète, du cancer ou de la chirurgie robotique. Il faut être un peu plus prudent quand on investit dans ces sociétés. Elles posent des risques différents en termes de variation des cours et de R&D. Mais si vous les achetez quand l’évaluation est juste, dans des conditions favorables, elles peuvent offrir de très bons rendements dans la durée. C’est généralement la façon dont j’essaie d’aborder le secteur.
INGRID MACINTOSH : Tarik, vous avez vraiment éclairé notre lanterne. Merci beaucoup. On a fait un bon tour d’horizon. Pour résumer, on a fait profiter nos auditeurs d’un examen approfondi des facteurs qui sous-tendent le secteur des soins de santé, de son état actuel, de certains thèmes et des raisons pour lesquelles ce secteur est en croissance. Votre travail et le travail de recherche révèlent les avantages de notre stratégie de gestion fondamentale des actions à Gestion de Placements TD.
Pour les investisseurs autonomes qui nous écoutent, j’aimerais aussi souligner qu’il existe un FNB spécialisé. La hausse de la population, combinée à l’innovation continue, procure la croissance que recherchent beaucoup d’investisseurs. Le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des soins de santé TD, ou TDOC, vise à utiliser cette croissance en offrant de faibles coûts à un portefeuille diversifié avec une exposition mondiale. Pour en savoir plus, consultez les liens dans le résumé du balado, si ça vous intéresse. Tarik, merci beaucoup de votre participation aujourd’hui.
TARIK AETA : Merci, Ingrid. C’est un plaisir.
INGRID MACINTOSH : Et je rappelle à nos auditeurs que vous pouvez toujours profiter de l’expertise et des dernières nouvelles de Gestion de Placements TD. Retrouvez-nous sur Twitter @TDAM_Canada, et sur LinkedIn à TD Asset Management. Merci à tous, et restez en santé.
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