Le risque croissant de la concentration du marché
Le marché boursier américain est devenu plus concentré qu’à tout moment au cours du dernier demi-siècle. Aujourd’hui, dix titres représentent à eux seuls environ 36 % de la pondération totale de l’indice S&P 500.[1] À première vue, cett concentration a été favorable aux investisseurs. L’excellent rendement de quelques sociétés à mégacapitalisation (en particulier dans le secteur des technologies) a contribué à stimuler les rendements globaux des marchés et a permis aux investisseurs passifs d’obtenir plus facilement une exposition à l’ensemble des marchés boursiers au moyen de fonds indiciels. Mais sous cette simplicité repose une structure de plus en plus fragile.
Pourquoi la concentration est problématique
Lorsque la plupart des gains sont attribuables à quelques titres, les marchés sont plus sensibles aux risques propres aux sociétés. Un repli pour une ou deux de ces sociétés dominantes peut avoir des répercussions sur l’ensemble de l’indice S&P 500, masquant le rendement des 490 autres sociétés et faussant les perceptions de la santé de l’ensemble du marché. Cette dynamique peut donner aux investisseurs une impression fautive de diversification, alors qu’en fait, leurs portefeuilles reposent fortement sur le sort de quelques sociétés.
Cette tendance ne date pas d’hier. Au cours de chaque décennie, certains secteurs ou sociétés ont grimpé en flèche, pour finalement perdre pied. Dans les années 1970 et 1980, la tranche supérieure de l’indice S&P 500 était occupée par des géants industriels et de l’énergie comme IBM et ExxonMobil. À la fin des années 1990, c’était au tour des titres technologiques, qui ont culminé par une bulle technologique. Dans les années 2000, les titres de valeur et les services financiers ont augmenté, pour perdre tout terrain gagné après la crise financière de 2008. Maintenant, la concentration augmente de nouveau. Cette fois, ce sont les Sept Magnifiques (Alphabet, Microsoft, Apple, Amazon, NVIDIA, Tesla et Meta Platforms) et le secteur des technologies dans son ensemble qui donnent les mêmes signes avant-coureurs.
Figure 1 : Dix principaux titres de l’indice S&P 500
1985 |
1990 |
1999 |
|||
International Business Machines Corporation |
6,1 % |
International Business Machines Corp |
2,9 % |
Microsoft Corp. |
4,2 % |
Exxon Corporation |
2,4 % |
General Electric Co. |
2,8 % |
General Electric Co. |
3,3 % |
GE Aerospace |
2,2 % |
Exxon Mobil Corp. |
2,5 % |
International Business Machines Corp. |
2,2 % |
American Telephone and Telegraph Company |
1,8 % |
Altria Group Inc. |
1,9 % |
Nokia of America Corp. |
2,0 % |
General Motors Corporation |
1,4 % |
Royal Dutch Petroleum Co. |
1,8 % |
Intel Corp. |
2,0 % |
Bristol-Myers Co. |
1,2 % |
AT&T Corp. |
1,7 % |
Walmart Inc. |
1,9 % |
Royal Dutch Petroleum Co., CAAE |
1,1 % |
Merck & Co Inc. |
1,5 % |
Cisco Systems Inc. |
1,8 % |
Amoco Corporation |
1,1 % |
Bristol-Myers Squibb Co. |
1,4 % |
Exxon Mobil Corp. |
1,7 % |
E. I. du Pont de Nemours and Company |
1,1 % |
Procter & Gamble Co./The |
1,3 % |
AT&T Corp. |
1,6 % |
BellSouth Corporation |
1,1 % |
Coca-Cola Co./The |
1,3 % |
Merck & Co Inc. |
1,5 % |
2009 |
2019 |
2025 |
|||
Exxon Mobil Corp. |
4,1 % |
Microsoft Corp. |
4,3 % |
NVIDIA Corp. |
7,3 % |
Microsoft Corp. |
2,2 % |
Apple Inc. |
3,5 % |
Microsoft Corp. |
7,0 % |
Johnson & Johnson |
2,0 % |
Amazon.com Inc. |
3,3 % |
Apple Inc. |
5,8 % |
Procter & Gamble Co. |
2,0 % |
Meta Platforms Inc. |
2,0 % |
Amazon.com Inc. |
3,9 % |
AT&T Corp. |
1,7 % |
Berkshire Hathaway Inc. |
1,7 % |
Meta Platforms Inc. |
3,1 % |
International Business Machines Corp. |
1,7 % |
JPMorgan Chase & Co. |
1,5 % |
Broadcom Inc. |
2,5 % |
JP Morgan Chase & Co. |
1,7 % |
Johnson & Johnson |
1,4 % |
Alphabet Inc., actions de cat. A |
2,0 % |
Apple Inc. |
1,6 % |
Alphabet Inc., actions de cat. A |
1,4 % |
Berkshire Hathaway Inc. |
1,7 % |
Chevron Corp. |
1,6 % |
Alphabet Inc., actions de cat. C |
1,4 % |
Tesla Inc. |
1,7 % |
General Electric Co. |
1,6 % |
Exxon Mobil Corp. |
1,3 % |
Alphabet Inc., actions de cat. C |
1,6 % |
Source : Bloomberg Finance L.P., Factset, Gestion de Placements TD Inc. (GPTD). Au 31 décembre pour la période de 1985 à 2019. Au 30 juin pour 2025.
Ce qui rend le contexte actuel particulièrement digne de mention, c’est la gravité de la concentration. Une façon de la mesurer est l’indice de Herfindahl-Hirschmann (IHH), qui reflète le nombre de titres qui contribuent de façon importante au rendement indiciel. De 2010 à 2016, les indices américains et mondiaux affichaient des taux de concentration effectifs de 25 % à 30 % (voir la figure 2). Aujourd’hui, les marchés mondiaux sont plus diversifiés, mais l’indice S&P 500 a suivi la trajectoire inverse. Son nombre réel de titres est tombé à un peu moins de 10 %, son plus bas niveau en 15 ans (voir la figure 2), ce qui illustre à quel point l’indice est devenu dépendant d’un petit groupe de titres.
Figure 2 : Pourcentage des éléments influents de l’indice
Source : Bloomberg Finance L.P., GPTD. Au 30 juin 2025.
Cette concentration croissante se reflète également dans les mesures de risque. Les dix principaux titres de l’indice S&P 500 représentent maintenant près de la moitié de la volatilité totale de l’indice (voir la figure 3). Ce niveau de concentration du risque est de plus en plus disproportionné au nombre de sociétés auxquelles les investisseurs supposent être exposés lorsqu’ils achètent des parts d’un fonds indiciel général.
Figure 3 : Pondération et contribution au risque des dix principaux titres de l’indice S&P 500
Source : GPTD, S&P Global Inc. Au 30 juin 2025.
Par ailleurs, les investisseurs sont déjà confrontés à une série de puissants obstacles : les tarifs douaniers, les conflits géopolitiques au Moyen-Orient, la volatilité des prix de l’énergie, la flambée du déficit budgétaire américain et l’affaiblissement du dollar américain. Chacun de ces risques pourrait être l’élément qui ferait dérailler les marchés les plus bondés d’aujourd’hui. Dans un tel contexte, un portefeuille très concentré peut être particulièrement vulnérable. C’est pourquoi il est plus important que jamais de rester diversifié, non seulement sur le plan des titres, mais aussi par l’exposition au risque.
Comment la faible volatilité peut aider à gérer la concentration
L’une des approches qui pourraient offrir une certaine résilience est d’investir dans des placements à faible volatilité. Les stratégies à faible volatilité sont conçues pour réduire l’exposition aux titres dont les cours varient fortement et, souvent, pour éviter les titres les plus importants et les plus volatils qui dominent les indices de capitalisation boursière. Plutôt que de rechercher un meilleur rendement, les portefeuilles à faible volatilité cherchent à gérer le risque de façon plus délibérée et à obtenir des rendements plus stables dans l’ensemble des cycles du marché.
Les avantages de cette approche deviennent plus évidents en période de tensions sur les marchés. Par exemple, lors des décrochages du marché liés au commerce en avril 2025, les titres à bêta élevé, en particulier ceux du secteur des technologies, ont mené les replis. En revanche, les stratégies à faible volatilité, comme le FNB américain à faible volatilité Q TD, sont demeurées relativement stables, offrant une protection contre les chocs. (Au 30 juin 2025, le FNB américain à faible volatilité Q TD, dont la date de création est le 26 mai 2020, affichait un rendement sur un an de 12,26 %, sur trois ans de 8,03 % et sur cinq ans de 9,21 %.)
Figure 4 : Réduction du capital
Source : GPTD, Bloomberg Finance L.P. Au 30 juin 2025.
La diversification comme mesure de protection
Les indices pondérés en fonction de la capitalisation boursière ont généralement produit des rendements plus élevés que la normale au cours de la dernière décennie, en particulier dans le contexte de taux d’intérêt faibles, d’une grande liquidité et du rendement constamment supérieur des titres technologiques. Mais les investisseurs devraient se demander si ces conditions se maintiendront indéfiniment. Sont-ils prêts pour la suite si les dix mêmes titres ne peuvent pas soutenir le marché au cours de la prochaine décennie?
Il est difficile d’imaginer un avenir durable dans lequel quelques titres représentent le tiers de l’indice S&P 500. Si l’on se fie au passé, une concentration si extrême s’estompe rarement sans heurts. Pour les investisseurs à long terme, la diversification est une protection. Les portefeuilles à faible volatilité sont peut-être l’une des rares stratégies positionnées pour aider à composer avec les retombées d’un marché de plus en plus déséquilibré.
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