@TDAM_ Canada
Connaissances en placement 5 minutes = Perspectives actuelles
Depuis l’entrée en fonction de l’administration Trump, le déluge de manchettes entraînant des accès de volatilité au quotidien fait en sorte qu’il est difficile d’assimiler et de comprendre ce qui se passe. Quelle que soit la façon dont on analyse les données, les signaux demeurent très contradictoires :
- des emplois du secteur public sont supprimés, mais le nombre de demandes d’assurance-chômage reste stable
- les dépenses des États-Unis sont réduites, mais le déficit s’aggrave
- les marchés s’inquiètent d’une potentielle stagflation ou récession, mais aucun de ces scénarios n’est pleinement pris en compte
- les écarts de taux se creusent, mais sans doute pas assez.
Bien que le nombre de messages contradictoires continue d’augmenter, voici trois observations sur les titres à revenu fixe qui se distinguent :
Les prévisions en matière d’inflation demeurent stables, ce qui donne à la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») la latitude nécessaire pour réduire les taux – Les attentes liées à l’inflation à long terme sont restées modérées, les taux neutres étant orientés à la baisse sur une période de plus de cinq ans. Seuls les taux neutres sur deux ans ont légèrement augmenté. Les marchés semblent donc penser que toute inflation à court terme, qui découlerait probablement de l’imposition de tarifs douaniers, serait transitoire et suivie de forces désinflationnistes¹.
Cette situation donne à la Fed une certaine marge de manœuvre. Puisque le risque lié à l’inflation est considéré comme gérable, la banque centrale peut se permettre de prioriser la croissance si le marché de l’emploi vient à s’affaiblir. Les prochaines publications de l’indice des prix à la consommation (IPC) donneront probablement le ton quant aux attentes à l’égard des taux à très court terme.
Les primes payables à l’échéance² augmentent, ce qui est le signe d’incertitude à long terme – Dans un contexte de récession typique, les obligations américaines à long terme se comportent comme des actifs refuges, car la demande et les prix augmentent, alors que les primes payables à l’échéance diminuent. Toutefois, depuis la mi-mars, les primes payables à l’échéance augmentent sur l’ensemble de la courbe, malgré l’accentuation de cette dernière. Ce comportement atypique pourrait refléter des préoccupations plus profondes chez les investisseurs :
- un risque géopolitique élevé lié aux attentes à l’égard du deuxième mandat de Donald Trump
- un attrait croissant des marchés étrangers à mesure que les taux de revenu se normalisent à l’échelle du globe
- des coûts de couverture élevés pour les investisseurs étrangers en raison des divergences avec les politiques de la Fed
- la crainte d’une nouvelle dépréciation du dollar américain chez les investisseurs ayant des positions non couvertes.
En bref, les obligations américaines à long terme ne sont plus des titres de qualité où l’on peut trouver refuge, car les risques structurels et politiques pèsent sur les paramètres fondamentaux de l’économie. Les taux restent plus stables dans le segment à court terme de la courbe. Une impasse semble se dessiner entre le discours du président Trump et la prudence du président Powell. Mais, au bout du compte, ce sont les conditions du marché de l’emploi qui dicteront à la Fed la voie à suivre.
Les obligations américaines à rendement élevé semblent plus intéressantes que les obligations de qualité investissement – L’évolution des marchés du crédit est fort intéressante. En 2020, les écarts de taux des obligations de qualité investissement se sont creusés de 1,9 point de base (pdb) à chaque baisse de 1 pdb du taux des obligations du Trésor américain à 10 ans³. Aujourd’hui, ce ratio est passé à 3,1 pdb pour chaque fluctuation de 1 pdb du taux des obligations du Trésor américain, ce qui laisse croire que la durée offre une moins bonne protection dans le contexte actuel. Parallèlement, le coefficient bêta indiquant le creusement des écarts entre les obligations à rendement élevé et les obligations de qualité investissement est passé de 3,2 en 2020 à 4,7 aujourd’hui⁴. Par conséquent, les obligations à rendement élevé se sont beaucoup plus dépréciées que les obligations de qualité investissement, offrant possiblement de meilleurs rendements à terme.
Historiquement, lorsque les écarts de taux des obligations américaines à rendement élevé atteignent les niveaux actuels, des rendements excédentaires positifs en découlent dans les trois, six et douze mois qui suivent. Or, les écarts de taux des obligations de qualité investissement actuels demeurent relativement serrés et pourraient devoir se creuser davantage avant d’offrir une valeur semblable.
Rester actif malgré l’ambiguïté
Les marchés se comportent actuellement de façon inhabituelle. Parfois, ils suivent les tendances courantes, d’autres fois, non. Dans ce type de contexte, il est essentiel de rester actif et souple à l’égard de vos placements en titres à revenu fixe. Il faut donc choisir prudemment les risques que l’on prend, rajuster son exposition aux taux d’intérêt au besoin et utiliser différents types d’obligations pour rester sur la bonne voie. Avec la bonne approche, les investisseurs peuvent faire abstraction du bruit et garder le cap sur leurs objectifs à long terme.
¹ Source : Bloomberg Finance L.P., au 8 avril 2025. Le taux d’inflation neutre est un taux calculé qui représente la différence entre le taux d’une obligation nominale et le taux d’une obligation indexée sur l’inflation de même échéance. Il s’agit essentiellement du niveau d’inflation nécessaire pour qu’un investisseur obtienne le même rendement avec l’un ou l’autre de ces types d’obligations.
² La prime payable à l’échéance correspond au rendement supplémentaire que veulent obtenir les investisseurs détenant des obligations à long terme, comparativement au fait de reconduire des obligations à court terme. Il s’agit essentiellement d’une compensation pour le risque de variation des taux d’intérêt sur la durée de vie de l’obligation.
³ Source : Bloomberg Finance L.P., Gestion de Placements TD Inc. Données du 18 février 2020 au 7 avril 2020.
⁴ Source : Bloomberg Finance L.P., Gestion de Placements TD Inc. Données du 18 février 2020 au 7 avril 2020.
Les renseignements aux présentes ont été fournis par Gestion de Placements TD Inc. à des fins d’information seulement. Ils proviennent de sources jugées fiables. Ces renseignements n’ont pas pour but de fournir des conseils financiers, juridiques, fiscaux ou de placement. Les stratégies fiscales, de placement ou de négociation devraient être étudiées en fonction des objectifs et de la tolérance au risque de chacun.
Le présent document peut contenir des déclarations prospectives qui sont de nature prévisionnelle et qui peuvent comprendre des termes comme « prévoir », « s’attendre à », « compter », « croire », « estimer » ainsi que les formes négatives de ces termes. Les déclarations prospectives sont fondées sur des prévisions et des projections à propos de facteurs généraux futurs concernant l’économie, la politique et les marchés, comme les taux d’intérêt, les taux de change, les marchés boursiers et financiers, et le contexte économique général; on suppose que les lois et règlements applicables en matière de fiscalité ou autres ne feront l’objet d’aucune modification et qu’aucune catastrophe ne surviendra. Les prévisions et les projections à l’égard d’événements futurs sont, de par leur nature, assujetties à des risques et à des incertitudes que nul ne peut prévoir. Les prévisions et les projections pourraient s’avérer inexactes dans l’avenir. Les déclarations prospectives ne garantissent pas les résultats futurs. Les événements réels peuvent différer grandement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans les déclarations prospectives. De nombreux facteurs importants, y compris ceux énumérés plus haut, peuvent contribuer à ces écarts. Vous ne devriez pas vous fier aux déclarations prospectives.
Gestion de Placements TD Inc. est une filiale en propriété exclusive de La Banque Toronto-Dominion.
MD Le logo TD et les autres marques de commerce TD sont la propriété de La Banque Toronto-Dominion ou de ses filiales.