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Michael Craig
Managing Director and Head of Asset Allocation and Derivatives, TD Asset Management Inc.;
Nous entrons dans une décennie qui ne sera pas marquée par le chaos, mais par le déploiement de capitaux. Les 40 dernières années ont été marquées par la mondialisation, la désinflation et la financiarisation. La prochaine décennie sera définie par la réindustrialisation, les investissements dans la défense et la reconstruction physique des économies. Ces changements ont des implications profondes pour les investisseurs, non pas dans leur perception des marchés, mais dans la façon dont ils répartissent systématiquement le capital dans un environnement qui valorise la clarté et la discipline plutôt que la réactivité.
La certitude politique derrière les gros titres
Pendant que les manchettes s’attardent sur la volatilité, les décideurs bâtissent quelque chose de beaucoup plus durable : une structure. Le cadre de la prochaine décennie de croissance mondiale est déjà en train d’être défini, non pas dans les prévisions ou les éditoriaux, mais dans les budgets, les lois adoptées et les engagements multilatéraux. Sur tous les continents, les gouvernements orchestrent une réorientation coordonnée des capitaux vers des investissements tangibles : défense, infrastructures, capacité industrielle et souveraineté technologique¹.
C’est la nouvelle certitude. Les politiques budgétaires et industrielles ont remplacé les promesses abstraites de relance monétaire comme véritables moteurs de croissance. À la différence des cycles monétaires antérieurs, qui pouvaient basculer du jour au lendemain en fonction du ton adopté par la banque centrale ou des données sur l’inflation², les initiatives mondiales en matière de dépenses reposent désormais sur les lois, les crédits pluriannuels et les liens entre les pays. Ils ne sont pas pensés pour durer quelques mois, mais plusieurs décennies.
En Europe, le virage est explicite. En réaction à la guerre en Ukraine, les pays membres de l’OTAN ont adopté des mesures fermes pour accroître leurs budgets de défense. L’Allemagne a ainsi engagé plus de 100 milliards d’euros supplémentaires dans son programme de modernisation de la Bundeswehr, tandis que la Pologne a alloué plus de 4 % de son PIB à la défense, des niveaux inégalés depuis la guerre froide³. Ces dépenses s’inscrivent dans le long terme et reposent sur la fabrication intérieure, l’innovation technologique et l’approvisionnement multinational. Ces engagements financiers ne seront pas remis en cause en raison du PIB d’un trimestre ou d’un cycle électoral. Ils constituent une certitude structurelle : des flux de capitaux prévisibles vers les écosystèmes industriels de défense, appelés à se maintenir sur plusieurs années.
De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis ont amorcé leur propre transformation structurelle. La CHIPS and Science Act, la Inflation Reduction Act et la Bipartisan Infrastructure Law représentent ensemble plus de 2 000 milliards de dollars américains d’engagements pluriannuels⁴. Ces programmes vont bien au-delà de la relance : ils opèrent une transformation en profondeur de la base de production américaine. Pendant des décennies, la croissance américaine a reposé principalement sur la demande des consommateurs et les importations. Au cours de la prochaine décennie, l’économie américaine s’orientera vers l’autosuffisance dans les domaines des semi-conducteurs, des véhicules électriques et de la fabrication d’énergie propre. Ce passage de la consommation à la production est à la fois délibéré et mesurable. Ce n’est pas une manchette, c’est un plan.
L’Asie et le Moyen-Orient suivent une trajectoire comparable. L’Inde est engagée dans le plus vaste cycle d’investissements de son histoire, ciblant les routes, les chemins de fer et les infrastructures numériques. Avec le programme Vision 2030, l’Arabie saoudite transforme des villes et des industries entières en redirigeant les revenus pétroliers vers les énergies renouvelables et les technologies de pointe. Malgré le ralentissement de sa croissance, la Chine continue d’investir stratégiquement dans la consommation intérieure, la fabrication écologique et la logistique d’exportation⁵. Ce ne sont pas des signes d’indécision, mais l’expression d’une stratégie étatique à long terme.
Prises ensemble, ces initiatives dessinent une tendance. Les grandes économies mondiales ne cèdent pas à l’incertitude, elles convergent autour d’un même impératif : reconstruire. Les effets multiplicateurs de ces programmes sont bien documentés. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance régulière du PIB nominal mondial tout au long de la décennie, soutenue par les investissements dans les infrastructures et la dynamique budgétaire⁶. La seule véritable inconnue est l’efficacité de l’exécution. La direction, quant à elle, est sans équivoque.
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La certitude comme stratégie
Qualifier l’environnement actuel d’incertain revient à ignorer le poids des preuves politiques. Les budgets mondiaux consacrés à la défense augmentent; les projets d’investissement dans les infrastructures sont financés; les stratégies industrielles sont inscrites dans la loi. Les gouvernements expriment leurs priorités à travers leurs budgets bien plus qu’à travers leurs discours. Le débat économique ne porte pas sur le « si », mais sur le « quand ». Les investisseurs qui s’appuient sur cette clarté, qui comprennent que la politique budgétaire et industrielle constitue désormais le fondement de la croissance, ne verront pas la volatilité comme une perturbation, mais comme une recalibration.
Cela ne signifie pas que les marchés évolueront de manière linéaire. Ils ne l’ont jamais fait. Mais le succès d’un investisseur ne se définit pas par l’évolution des marchés, mais par la cohérence de son processus. En ce sens, la discipline elle-même est génératrice de rendement et devient la référence. L’investisseur qui maintient une répartition systématique et une neutralité émotionnelle ne tire pas parti du moment choisi, mais de la patience. C’est là le fondement de l’investissement professionnel : la précision, et non la prédiction.
Le virage mondial et ses répercussions sur les placements
La convergence des dépenses budgétaires, de la reconfiguration de la chaîne d’approvisionnement et de l’accélération technologique représente un profond changement de régime. Cela traduit une hausse du PIB nominal, une demande d’investissement persistante et un rééquilibrage des dynamiques inflationnistes. Les investisseurs en titres à revenu fixe s’adapteront à des taux structurellement plus élevés. Les investisseurs en actions redécouvriront la valeur de la durabilité des bénéfices par rapport à la spéculation sur le momentum.
Les répartiteurs d’actifs profiteront d’une diversification entre les actifs réels, les infrastructures et les actions de qualité.
Ce sont tous des résultats prévisibles de la trajectoire politique actuellement à l’œuvre. La seule incertitude concerne le moment où les avantages se concrétiseront, et non leur concrétisation en soi. Pour les investisseurs fidèles à un cadre rigoureux, le temps est un allié. Pour ceux qui sont influencés par le bruit, le temps devient un adversaire.
L’ordre dans le chaos apparent
Nous sommes conditionnés à voir les marchés comme étant volatils, la politique comme source de division et l’avenir comme incertain. Pourtant, la structure de l’économie mondiale actuelle contredit cette perception. Les engagements pris par les nations – reconstruire, réindustrialiser, défendre – constituent les signaux les plus clairs que les marchés financiers aient reçus depuis une génération. L’investisseur rationnel devrait les considérer comme tels.
L’émotion, aussi humaine soit-elle, n’a aucune utilité dans cette équation. Investir dans ce contexte exige une distinction nette entre le ressenti et la méthode. Les marchés sont des mécanismes qui traduisent les politiques, la productivité et l’innovation en valorisation. L’émotion fausse cette traduction.
L’investisseur rationnel doit donc adopter une approche fondée sur les règles. Les faits déterminent la structure et la structure détermine l’exécution. Les marchés peuvent fluctuer au gré des changements dans l’opinion des investisseurs, mais les paramètres fondamentaux évoluent en fonction des politiques et des bénéfices. Au bout du compte, ce qui semble incertain n’est souvent qu’inconnu. Le monde n’est pas imprévisible; il évolue avec une clarté extraordinaire. La tâche d’un investisseur discipliné n’est pas d’interpréter les émotions, mais d’agir en fonction des faits.
Planifier. Répartir. Rééquilibrer. Répéter.;
Car dans le tumulte ambiant, la logique tranquille des placements rationnels demeure la forme suprême de conviction.
¹ Stockholm International Peace Research Institute, avril 2025.
² The Next Big Arenas of Competition: Executive Summary. McKinsey & Company, octobre 2025.
³ Rapport annuel de l’OTAN sur les dépenses de défense, 2025.
⁴ Département du Commerce des États-Unis (le point sur l’avancement de la CHIPS and Science Act, 2025).
⁵ Perspectives mondiales de la Banque mondiale en matière d’infrastructures, 2025.
⁶ Fonds monétaire international (perspectives économiques mondiales, octobre 2025).
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